AUFFRAY (Hugues)

Révélé en 1962 par Santiano, Hugues Auffray représente au plus fort de la vague yé yé le prototype d’un folksong à la française : Je reviens, Dés que le printemps revient, Quatre vents, Ny pense plus (première en date des adaptations de Bob Dylan), A bientôt nous deux, Debout les gars, On est les rois, Le rossignol anglais. Un disque entièrement consacré en 1965 à Bob Dylan fait alors figure d’événement. Mais il s’agit d’un Dylan édulcoré en raison de choix contestables de traductions. D’ailleurs les efforts de Hugues Auffray pour apparaître comme l’équivalent hexagonal du chanteur américain ne convainquent pas. La parution dans la foulée du premier album d’Antoine le confirme : au jeu des comparaisons Auffray occupe la place du boy scout.

Ceci n’empêche pas Hugues Auffray d’aligner des succès. Ceux-ci se partagent entre une veine plutôt folk (C’est tout bon, Le port de Tocoma, Des jonquilles aux derniers lilas, Les crayons de couleur, Hasta huego), et plutôt variété (Céline, Il faut ranger ta poupée, La blanche caravelle, Je n’en reviens pas, Adieu monsieur le professeur). L’étoile du chanteur décline doucement durant les années soixante-dix. Toujours sur la brèche 25 ans plus tard, l’interprète de La fille du nord aura su se constituer un répertoire suffisamment solide, et qui tient relativement le coup, pour se permettre de franchir sans trop d’encombre le cap des deux dernières décennies.