BARDOT (Brigitte)
Les carrières de chanteuses de Brigitte Bardot et Jeanne Moreau sont curieusement parallèles dans un premier temps : toutes deux se font ici connaître par une chanson extraite d’un film (Le tourbillon pour Moreau ; et Sidonie pour Bardot, dans “Vie Privée” de Louis Malle). Puis toutes deux enregistrent en 1963 leur premier album. Des parallèles qui finiront par se rencontrer lors du tournage du film “Viva Maria” (toujours de Louis Malle) où les deux actrices phares du cinéma français chantent, dansent et jouent la comédie.
Plusieurs fées se sont penchées sur le berceau de Brigitte Bardot, la chanteuse, lors de la confection de son premier 33 tour. Jean-Max Rivière et Gérard Bourgeois lui écrivent cette Madrague qui colle à la peau de l’interprète (mais aussi C’est rigolo, Invitango, puis viendront ensuite Moi je joue, On déménage), Serge Gainsbourg lui cisèle L’appareil à sous (première d’un cycle qui se poursuit avec Bubble gum), enfin Claude Bolling apporte à certaines des chansons du disque une couleur musicale qui met en valeur la voix acidulée et traînante de Bardot.
L’année 1967 reste le point culminant de l’association Gainsbourg-Bardot : tous deux chantent en duo Bonny and Clyde et Je t’aime moi non plus (cette version attendra l’édition CD pour être commercialisée), et Bardot interprète la seconde chanson emblématique de son répertoire, Harley Davidson (“Quand je sens en chemin / Les trépidations de ma machine / Il me monte des désirs / Dans le creux de mes reins “). Deux disques suivront (Tu veux ou tu veux pas, Nue au soleil), et puis c’est tout : Brigitte Bardot mettra fin à ses carrières de comédienne et de chanteuse. Enfin, contrairement à ce que prétend une légende tenace, Bardot n’a jamais enregistré La complainte du phoque en Alaska.