BAUDELAIRE (Charles)

Serge Gainsbourg a mis en musique en 1962 le poème “Le serpent qui danse” sous le titre Baudelaire. Cependant, s’il faut ici associer un nom à Baudelaire, on citera d’abord et avant tout celui de Léo Ferré, dont deux disques portent le témoignage. Dans un premier, sorti en 1957, Ferré avait adapté douze poèmes des “Fleurs du mal”. Si la réussite n’est pas toujours au rendez-vous (excepté La mort des amants), il n’en va pas de même avec le superbe double album de 1967. Citons pour le mieux Spleen, A une malabranaise, Tu mettrais l’univers, L’albatros, Le flacon, Le vin de l’assassin, Une charogne, Le vert paradis. La palme revenant à La servante au grand coeur : ce poème devient bouleversant, plus que nous l’accorde la lecture, quand cette voix et cet accompagnement musical nous le font revivre ainsi dans ce registre volontairement pathétique (en écoutant le choeur “d’outre-tombe”, cet admirable choeur d’hommes, n’entend-on pas les morts, “les pauvres morts du poème !).