BÉRIMONT (Luc)
La chanson dite poétique, “à texte”, ou de qualité doit beaucoup à Luc Bérimont. Pendant de longues années, sur les ondes de la R.T.F., puis celles de France-Inter, à travers l’émission “La fine fleur de la chanson française” mais également comme journaliste et producteur de radio, de télévision, d’une maison de disque, Bérimont a défendu cette chanson-là durant le troisième quart de siècle. Il a révélé, parmi d’autres auteurs-compositeurs, Jacques Bertin et Anne Vanderlove. D’aucuns relèvent que Luc Bérimont privilégiait et servait ainsi la chanson dite “à texte”, plutôt rive gauche, d’une diffusion quelquefois restreinte, au détriment d’une autre, plus musicale et plus branchée sur son temps. De quoi se plaignent-ils ? La première ayant disparu corps et biens durant les vingt dernières années de siècle !
Luc Bérimont, le poète, se rattache à l’école de Rochefort. Plusieurs de ses poèmes ont été mis en musique par Jacques Douai, Jacques Bertin (qui lui a consacré un disque), Lise Médini (Numance), Léo Ferré (Soleil, et l’attachante Noël : “J’avais des amours, des amis sans nombre / Des rires tressés au ciel de l’été / Lors, me voici seul, tisonnent les ombres / Le charroi d’hiver a tout emporté “). Notre collègue Jean Rousselot, dans son “Dictionnaire de la poésie française contemporaine”, estime lui : “Bérimont a cédé au sortilège et aux facilités de la chanson...”. Voilà un propos à mettre en parallèle avec celui relevé auparavant. Quelqu’un à qui l’on reproche une chose et son (presque) contraire ne peut être totalement mauvais.