Black trombone (Serge Gainsbourg)
La mélancolie, chez le “premier Gainsbourg”, est souvent tempérée par une manière distanciée de poser les mots. Cela redoublé ici par le traitement musical du trombone, habituellement associé aux registres plutôt joyeux et bon enfant, mais qui dans Black trombone se prend pour les violons de Verlaine. Où est principalement la noirceur : dans les mots ou la musique ? La musique à priori. En relevant que le trombone qui accompagne le dernier couplet rend plus déchirants les mots suivants : “Black trombone / Monotone / C’est l’automne / De ma vie / Plus personne / Ne m’étonne / J’abandonne / C’est fini “. C’est peut-être ce que l’on appelle l’élégance du désespoir.