BOLDUC (la)

Marie Travers (épouse Bolduc) joue du violon, de l’armonica, de la guimbarde ou de l’accordéon lors des “Veillées du bon vieux temps” qu’organisent des personnalités appartenant aux milieux de la musique traditionnelle québécoise à Montréal. Un hasard l’amène à interpréter un soir de 1925 la seule chanson dont elle dit connaître les paroles, Y’a longtemps que je couche par terre. La chanteuse improvisée remporte un tel succès qu’elle apprend rapidement d’autres chansons et commence à se produire dans les fêtes et veillées du Québec. Marie Travers se met alors à écrire des textes de chansons sur des airs connus, puis ses propres compositions. Son second disque fait figure d’événement : la Bolduc est née ! Il s’ensuit une période de popularité sans équivalent dans la “belle province” marquée par de nombreux enregistrements et tournées. Cette popularité ne cessera qu’avec la mort de la Bolduc, en 1940. Auparavant un accident de voiture avait mis fin à la carrière scénique de la chanteuse quatre ans plus tôt.

Marie Travers ne serait pas la Bolduc sans la turlure. Cette expression musicale d’origine celtique devient au fil des ans la marque de fabrique de l’interprète. On peut s’en faire quelque idée à l’écoute de l’inénarrable J’ai un bouton sur la langue : “Pis j’ai un bouton sur l’bout d’la langue qui m’empêche de turlurer / Pis ça me fait begay gay gay gay begay gay gay gay bégayer “.