BOYER (Lucienne)

Parlez moi d’amour, l’une des chansons le plus fredonnée de part le monde dans les années trente, n’a-t-elle pas été pour sa créatrice l’arbre qui cachait la forêt ? Cette fausse chanson 1900 n’est pas véritablement la “scie barbante” que d’aucuns alors évoquèrent mais on comprend l’agacement de Lucienne Boyer qui, de longues années après la création de Parlez moi d’amour (1930) demandait, excédée : “Parlez moi d’autre chose !”. Car il existe une autre Lucienne Boyer, plus intimiste, plus inattendue, moins conformiste : celle de Ta main, Les prénoms effacés, Rêver. Cette interprète a également créée la sombre et dépressive Moi j’crache dans l’eau, de Jean Tranchant. En mettant l’illustrissime Parlez moi d’amour de coté, la postérité a surtout retenu dans le répertoire de Lucienne Boyer deux chansons diamétralement opposées : la “moderne” Chez moi (l’une des meilleures mélodies de Paul Mistraki) et “l’archaïque” Mon coeur est un violon.