CHELON (Georges)

A contre courant de la vague dominante, Geoges Chelon se fait connaître avec Le père prodigue : la voix est posée, bien timbrée, et se trouve mise au service d’une conviction qui emporte l’adhésion. De disque en disque, durant cette seconde moitié des années soixante, Chelon s’installe dans le paysage de la chanson française. Son répertoire, depuis Morte saison (“Morte saison / Elle a mis mon coeur en jachère / Elle a pensé que de ma terre / Ne sortirait rien de bon “, malheureusemement desservie par l’accompagnement musical), jusqu’au minimaliste Prélude (où l’alchimie texte/musique fonctionne à merveille), en passant par des chansons de moindre facture (Comme on dit, Girouette, Sampa, Nous on s’aime) qui apportent néanmoins une touche supplémentaire à la palette du chanteur, classe Chelon parmi les “classiques modernes” (si l’on peut se permettre cet oxymore) de la chanson française. On peut parfois trouver à Chelon un coté par trop lisse : en en exceptant Soliloque, qui casse un peu l’image du chanteur. Plus en retrait par la suite, Georges Chelon continue d’écrire des chanson de “bonne qualité” (telle l’étrange Au long du fil de l’eau) sans pour autant retrouver la veine des Père prodigue, Morte saison et autre Prélude.