CHRISTOPHE

Christophe se fait connaître en 1965 (avec Aline, succès de l’été, tout comme Capri c’est fini) et enchaîne les tubes : Les marionnettes, Adieu monsieur le professeur, Cette vie là. Mais là où d’autres gèrent ce patrimoine (avec le risque de disparaitre ou de devenir un produit télévisuel), Christophe évolue à partir des années soixante-dix dans un registre “pop music” plutôt inusité dans l’hexagone. L’album “Les paradis perdus” amorce le processus. Puis trois albums (qui au fil des années tendront à devenir “mythiques”) vont représenter ce qui se fait de mieux en France dans le genre à l’époque (Manset évoluant dans une autre catégorie). C’est d’abord “Les mots bleus” : avec la chanson titre, aux indéniables qualités mélodiques, mais aussi l’emblématique Senorita, ou encore Le dernier des Bevilacqua et Drôle de vie. L’album suivant, “Samouraï”, rend hommage aux Beatles (Merci John d’être venu et Tant pis si j’en oublie, en référence ici au God de Lennon) explicitement, et plus implicitement pour Samouraï, Paumé, les trois volets de Pour que demain ta vie soit moins moche où l’on retrouve l’aspect “expérimental” de la seconde face de “Abbey Road”). Quant au “Beau bizarre”, il possède un tranchant qui apparente davantage ce troisième album au rock’n’roll.

Les années quatre-vingt en revanche s’avèrent décevantes. “Pas vu pas pris” (1981) ne convainc pas, et les 45t qui vont ensuite jalonner le reste de la décennie se distinguent peu de la “variété pop” de ces années là. Après une longue période de silence Christophe revient sur le devant de la scène en 1996, avec l’album “Bevilacqua”. Soit le début d’’une “renaissance”, si l’on en croit certains indices, qu’il appartiendra au XXIe siècle de décrire dans le détail.