CLAY (Philippe)

Il importe de bien distinguer les deux carrières de Philippe Clay. Durant la première cet ancien comédien campe du coté de la rive gauche. Il chante Vian, Caussimon (La java de la Varenne, Bleu... blanc... rouge, Monsieur William), Fallet-Béart (La gambille), Grassi (Les voyous). Pourtant c’est sur scène que Philippe Clay donne la mesure (ou la démesure) de son talent. Il faut l’avoir vu chanter en public Le noyé assassiné, Festival d’Aubervilliers et surtout Le danseur de charleston pour s’en faire quelque idée. Le chanteur utilise à merveille sa longue silhouette vêtue de noir et ses dons de mime pour illustrer chacune de ses chansons.

Philippe Clay, comme beaucoup, connaîtra une période de traversée du désert pendant les années soixante (signalons cependant l’excellente Incontestablement, malheureusement peu connue). Clay fait un retour remarqué en 1971 dans un registre plutôt inattendu. Mai 68 est passé par là et l’ancien interprète de On est pas là pour se faire engueuler entonne désormais les couplets réactionnaires de La quarantaine et Mes universités (“Mes universités / C’était pas Jussieu, c’était pas Censier, c’était pas Nanterre / Mes universités / C’était le pavé, le pavé d’Paris, le pavé d’la guerre / On parlait peu d’marxisme / Encore moins d’maoïsme / Le seul système, c’était le système D “). Une aventure qui ne finira pas en chansons mais au comité central du RPR.