CLERC (Julien)

Il parait difficile de ne pas distinguer dans la carrière de Julien Clerc, chanteur et compositeur, une période liée au parolier Étienne Roda-Gil (alors au meilleur de sa forme), d’une seconde, plus conventionnelle. La rencontre improbable en 1968 d’un auteur pour le moins inspiré et d’un bon mélodiste (le premier est anarchiste tandis que le second vient des rangs gaullistes) permettait aux premiers disques de Julien Clerc de recueillir un double écho favorable, tant critique que public (La cavalerie, La petite sorcière malade, Ivanovitch, Si tu reviens, Ce n’est rien, Si on chantait). A l’écoute de titres comme Le coeur volcan et La veuve de Joe Stan Murray (un tantinet surréalisants) on ressentait comme un décalage avec le Julien Clerc public (celui affiché sur papier glacé). Après ces brillants débuts le tandem Roda-Gil-Clerc peine à retrouver une telle inspiration. En 1978 Julien Clerc fait appel à d’autres auteurs (dont Jean-Loup Dabadie pour Ma préférence, un gros succès). Désormais le répertoire du chanteur va se révéler plus diversifié (Femmes je vous aime, Melissa, Travailler c’est dur, Coeur de rocker) à travers des collaborations diverses (Le Forestier, Plamondon, Mac Neil...). Un répertoire qui n’a rien de déshonorant, mais rien d’exaltant non plus. Les années Roda-Gil sont loin (malgré une ultime collaboration en 1992 avec l’album “Utile” qui ne change pas cette donne).