Les deux oncles (Georges Brassens)

Cette chanson souleva vagues et controverses lors de sa création l’année 1964, en particulier chez les anciens combattants. Disons que l’on suit difficilement Brassens quand, se référant à la Seconde guerre mondiale, il renvoie dos à dos les amis des “tommies” et ceux des “teutons” (avec à la clef le célèbre : “Moi qui n’aimait personne, eh bien je vis encore “). Des naïvetés aussi peuvent faire sourire : “Qu’au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi / Mieux vaut attendre un peu qu’on le change en ami “. Ces réserves faites, Les deux oncles avance sans barguigner dans le sillon tracé depuis le début par l’auteur. On reconnaît là ce pacifisme que Brassens n’aura jamais tant crânement défendu. Loin de la boutique nationaliste et xénophobe on y respire l’air du grand large, celui de “L’Europe de demain “. Et puis, morbleu, Les deux oncles n’est-elle pas mille fois préférable à la moindre bluette patriotarde !