DOUAI (Jacques)

Lors du décès passé presque inaperçu de Jacques Douai, en 2004, Jacques Bertin écrivait : “Il y avait dans le regard de cet homme une clarté qui ne mentait pas”. On a aujourd’hui quasiment oublié ce pionnier de l’animation culturelle, cet infatigable défenseur de la chanson poétique, ce pédagogue doublé d’un talent de découvreur (celui d’une tradition folklorique qu’il aura contribué à exhumer). Jacques Douai porta sur les fronts baptismaux (avec Luc Bérimont) cette “Fine fleur de la chanson française” qui essaimera à tous vents durant de longues années. Jacques Douai était davantage connu d’un relatif “grand public” comme l’interprète de cette tradition folklorique, et celui des Prévert, Aragon, Ferré (L’étang chimérique), Trenet (Une noix), Brel et Brassens. Douai s’accompagnait à la guitare (il fut le premier à le faire, disons à part entière : la guitare que tenait Tino Rossi avant guerre ne figurant là que comme élément du décor, ou pour occuper les mains du chanteur), dans un style d’interprétation que l’on qualifiera de “rive gauche” avant la lettre : qui fera des émules parmi quelques uns des interprètes que l’on classera plus tard dans cette rubrique.