DUBAS (Marie)

Du registre étendu de Marie Dubas, passant d’un genre à l’autre sans la moindre difficulté, on retient cependant la veine comique. Cette chanteuse pouvait être époustouflante dans des chansons qui, chantées par d’autres, ne mériteraient guère le détour. Blutterfly tox, par exemple, qui flirte avec le racisme colonial propre à l’entre deux-guerres, devient franchement hilarante dans l’interprétation de Marie Dubas. On citera également Les housards de la garde et Pedro, deux des chevaux de bataille de l’interprète sur scène. La chanteuse à la voix acidulée devenait plus ordinaire, et parait plus datée dans des répertoires où elle ne pouvait se permettre les excès de sa nature comique. Créatrice du Doux caboulot et de Chanson tendre (sur des textes de Francis Carco), on peut lui préférer d’autres interprétations. Cela ne vaut pas pour La Charlotte prie Notre-Dame, de Jehan Rictus, où Marie Dubas sait être émouvante. On rappelle que la chanteuse créa l’immortelle Mon légionnaire. Mais une débutante nommée Édith Piaf reprit peu de temps après cette chanson avec la fortune que l’on sait.