ENFANTS TERRIBLES (les)

Les lecteurs qui traînaient leurs guêtres du coté de la Mouffe ou de la place Contrescarpe durant la seconde moitié des années 60 ont immanquablement croisé les Enfants Terribles : un groupe vocal et instrumental composé de trois garçons et deux filles On conseille aux contempteurs du style “rive gauche” d’écouter attentivement les Enfants Terribles dans la mesure où ce style, que l’on disait moribond, a donné quelques uns de ses plus beaux fruits entre 1966 (date du premier 45 t du groupe) et 1969. Un ultime album paraîtra en 1974, mais qui l’entendit ? Il faut louer la formidable énergie que dégageait ce groupe, sa richesse vocale et harmonique, le climat poétique de la plupart des chansons (écrites par Alain Feral, l’âme du quintette, chanteur à l’impeccable diction). Durant cette période de référence les Enfants Terribles sortent cinq 45 tours (vingt chansons seulement furent gravées dans la cire). Citons, parmi elles, Monsieur l’univers, le contagieux Wagner, le surréaliste Hissez, Bonjour le petit jour, Nativité, Sur un fil blanc, Quand un arbre. Deux titres eurent un peu plus d’écho que les autres : C’est la vie et Le poète et la rose (“On murmure qu’il se repaît / L’esprit des pétales fanés / D’une rose rouge qui pend / Son pied dans un verre de sang “). Cette dernière chanson résumant l’esprit, l’originalité et la singularité de ce groupe malheureusement oublié.