Le grand Pan (Georges Brassens)

Ce très grand cru de l’année 1964 reste inconnu du grand public. Brassens y oppose deux conceptions du monde. Dans la première, “Du temps que régnait le grand Pan / Les dieux protégeaient les ivrognes “, “la moindre amoureuse avait tout de Vénus “, et “C’était presque un plaisir de rendre / Le dernier soupir “. Dans la seconde, depuis l’avènement de “la bande au professeur Nimbus “ : “Bacchus est alcoolique “, “Vénus s’est faite femme “, et “la tombe est hélas ! la dernière demeure “. En résumé : les dieux ne répondent plus des ivrognes, des amoureux et des morts. Cette chanson atteint une grandeur véritablement métaphysique dans le dernier couplet. On le cite en entier : “Et l’un des derniers dieux, l’un des derniers suprêmes / Ne doit plus se sentir tellement bien lui-même / Un beau jour on va voir le Christ / Descendre du Calvaire en disant dans sa lippe / Merde ! je ne joue plus pour tous ces pauvres types ! / J’ai bien peur que la fin du monde soit bien triste “.