HALLYDAY (Johnny)

Les lecteurs de “En avant la zizique” se souviennent certainement du deuxième théorème de Boris Vian, appelé “Théorème Mariano”. A savoir : “Un garçon aussi doué physiquement, scéniquement et vocalement que Luis Mariano est condamné par définition à chanter des chansons idiotes. Et ceci pour une raison bien simple : il n’existe pas de répertoire intelligent correspondant aux moyens vocaux de Mariano”. Ce théorème pourrait s’appliquer à notre Johnny national à condition d’apporter l’indispensable précision suivante : quand bien même l’intéressé chante (ou chanterait) les plus intelligentes chansons du monde cela ne change (ou ne changerait) rien à l’affaire. Donc, là aussi, il n’existe pas de répertoire intelligent correspondant à la personnalité de Johnny Hallyday.

Mettre en avant la durée de la carrière du chanteur, son coté “bête de scène”, sa popularité ou son statut de “monstre sacré” de la chanson ne saurait invalider notre point de vue. Cependant, alors que viennent d’être évoquées par l’actuel Président de la République (et grand ami du chanteur), dans l’hypothèse d’un décès d’Hallyday, des funérailles nationales avec la perspective de voir le cercueil de la vedette remonter les Champs-Élysées, l’auteur de ce dictionnaire, devant le déferlement médiatique qui s’ensuivrait, demanderait pour un temps indéterminé l’asile politique à la principauté du Liechtenstein. Pour la raison suivante : nous croyons savoir que les heureux liechtensteinois ignorent jusqu’à l’existence de Johnny Hallyday. Et donc qu’il ne serait pas nécessaire, dans l’éventualité envisagée, de s’exiler quelque temps au bout du monde.