HARDY (Françoise)

Un premier 45 tour propulse Françoise Hardy parmi les icônes de la jeune chanson yè yè : avec Tous les garçons et les filles de très nombreux adolescents (surtout adolescentes) se reconnaissent dans une chanson qui parle plus à leur sensibilité que le tout venant des tubes diffusés sur “Salut les copains”. A travers un répertoire jalonné dans un premier temps de succès de moindre importance (depuis Le temps de l’amour jusqu’à La maison où j’ai grandi), Françoise Hardy fait entendre sa petite différence dans des chansons comme Le premier bonheur du jour ou Son amie la rose qui sans être véritablement poétiques sortent du cadre formaté d’un genre en voie d’essoufflement. Cette porte de sortie Françoise Hardy la trouve durant la seconde partie des sexties. Jean-Max Rivière et Gérard Bourgeois (que chantent également Bardot, Gréco et Gribouille) lui écrivent deux des meilleures chansons de son répertoire (L’amitié, Rendez-vous d’automne). Françoise Hardy reprend Ma jeunesse fout le camp de Guy Bontempelli et Les ronds dans l’eau (Barrouh / Lai). En 1968 Comment te dire adieu devient l’un des plus grands succès de la chanteuse (les paroles de Serge Gainsbourg n’y étant pas étrangères), et Étonnez-moi Benoît (texte de Modiano) donne à entendre une Françoise Hardy à contre-emploi.

Les années soixante-dix, ni même les suivantes ne lui sont fatales (à l’instar de Mitchell et Hallyday, les deux autres rescapés des années yé yé). Dans une carrière comportant des hauts et des bas, Françoise Hardy va se trouver pour le mieux adoubée par l’une ou l’autre des nouvelles vagues de la chanson. C’est d’abord Message personnel (avec Michel Berger en 1973), puis J’écoute de la musique saoule, cinq ans plus tard (Michel Jonasz / Gabriel Yared), Le danger (Alain Lubrano / Rodolphe Burger) en 1998. La preuve aussi que l’on peut durer sans le secours de la scène.