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KAAS (Patricia)

Deux chansons principalement (Mademoiselle chante le blues, Mon mec à moi (en y ajoutant D’Allemagne, Quand Jimmy dit, sur le même disque) propulsent Patricia Kaas sur le devant de la scène française à la fin des années 80. Dans un genre délaissé par les nouvelles générations d’interprètes il y avait une place à prendre. Des éléments biographiques, un répertoire consensuel, des qualités vocales, de bonnes prestations scéniques et du glamour contribuent au succès de la chanteuse durant plusieurs années (avec dans un second temps les albums “Scènes de vie” et “Je te dis vous”). Mais n’est pas Piaf qui veut et messieurs Barbelivien et Bernheim ne sont nullement les Asso et Monnot de cette fin de siècle. On relève comme une désaffection du public hexagonal vers le milieu des années 90. Cependant Mademoiselle a de la ressource : la carrière de la chanteuse prend alors une dimension internationale qu’il appartiendra au XXI siècle de confirmer.


KENT

L’ancien chanteur du groupe Starshooter délaisse peu à peu le rock (“A nos amours” en étant le dernier témoignage en 1990) pour une chanson plus traditionnelle dans sa facture que dans ses intentions. Le premier album de cette série, “Tous les hommes”, l’illustre avec Je suis un kilomètre, On fait ce qu’on peut, L’idole exemplaire. Le disque suivant, “Un autre Occident”, marche sur ces brisées (on y distingue Quand on pense à Java, où Kent reçoit le renfort de Chanson Plus Bifluorée). “Nouba”, ensuite, fait une incursion du coté de la musique arabo-andalouse. Changement de décors avec Métropolitain (1998) : Kent surprend en revenant à une chanson plus rock. La forte unité qui se dégage de cet album l’apparente à un disque concept : celui de “métropolitain”, justement.

On peut se demander pourquoi un garçon aussi talentueux que Kent est resté relativement en retrait durant les années quatre-vingt-dix. Parce que le chanteur revenant à quelques uns des fondamentaux de la chanson française se situait à contre-courant du courant dominant ? Pas vraiment : cela correspondait à une “certaine tendance” à l’époque dans le petit monde de la chanson dite alternative. Alors ? Sans doute manque t-il à Kent (qui sait écrire des chansons) une véritable originalité. Et puis, compte tenu des thématiques de ses chansons, on aimerait qu’il mette davantage les pieds dans le plat. Kent décrit le monde qui nous entoure sans prendre réellement parti (sauf cas extrême). De là à identifier le chanteur à Juste quelqu’un de bien (écrite pour Enzo Enzo) il n’y aurait qu’un pas.


KERVAL (Serge)

Dans la lignée de Jacques Douai, Serge Kerval se partage entre le répertoire de la chanson traditionnelle (celle des régions françaises mais également de la “belle province”), et une chanson de facture poétique illustrée principalement par Jacques Durand Desjeux (que Kerval met en musique : C’est la faute à Prévert, et surtout La Loire, une belle évocation du fleuve d’amont en aval).


KETTY (Rina)

Première en date des chanteuses dites “exotiques” qui s’illustreront dans le courant des années cinquante, Rina Ketty chantait depuis 1934, mais ne connaît le succès qu’en 1938 avec Sombreros et mantilles (Chanty, l’auteur, et Jean Vaissade, le compositeur, signent là une espagnolade des plus “réussies” : il ne manque aucun cliché) et J’attendrai. Après la parenthèse de l’Occupation (la chanteuse, de nationalité italienne, réside en Suisse), Rina Ketty retrouve les scènes françaises à la Libération. Les Sérénade argentine, Samba tarentelle, et autre Roulotte des gitans rencontrent moins d’écho que ses deux “tubes” de l’avant guerre. En 1954 Rina Ketty quitte la France pour le Canada en laissant la place (déjà libre) à Gloria Lasso, puis Dalida.


KOSMA (Joseph)

Le nom de ce compositeur d’origine hongroise, élève de Hanns Eisler, est indissolublement lié à celui de Jacques Prévert dont il mis en musique de très nombreux poèmes (depuis La grasse matinée et Chasse à l’enfant dans l’avant-guerre, en passant par Démons et merveilles pendant l’Occupation, puis les plus célèbres Barbara, Les feuilles mortes, En sortant de l’école, La pêche à la baleine, Les enfants qui s’aiment, parmi tant d’autres titres, aux lendemains de la Libération). Kosma a également collaboré avec Queneau (Si tu t’imagines). Parallèlement ce compositeur écrit pour le cinéma (de la musique du film “Les portes de la nuit” de Carné sera d’ailleurs extraite la chanson Les feuilles mortes). Son activité de musicien classique est moins connue (signalons l’oratorio “Les canuts” créé en 1959).