LAFFORGUE (René-Louis)

René-Louis Lafforgue chante depuis trois ans quand il obtient en 1955 un premier succès d’estime avec Le poseur du rail. L’année suivante Julie la rousse le révèle au grand public. René-Louis Lafforgue ouvre en 1962 le cabaret “L’école buissonnière” qui a la rude tâche, en pleine vague yé yé, de dénicher les talents de demain. Cet auteur-compositeur doté d’une belle voix s’est principalement fait connaître par des chansons qui, tout comme Julie la rousse, cultivent une fibre populaire et bon enfant (Que t’es chouette, La fête est là, La douche municipale, Quand la valse est là). Un second René-Louis Lafforgue, davantage prisé par les amateurs, sort de ces sentiers relativement battus en empruntant par exemple “Le bon chemin libertaire de L’école buissonnière, en faisant l’éloge du vagabondage (La belle étoile), en brocardant les corps constitués (Sacré Gaston), ou en fustigeant le racisme (Le grand Manitou : “Faites de moi un mal blanchi / Si vous n’y voyez pas d’obstacle / Que je sois les uns et les autres / Et rouge et jaune et noir et blanc ) à une époque où la chanson “antiraciste” ne courait pas les rues (exceptée, la même année, 1962, sur un tout autre mode Le rouge et le noir de Claude Nougaro.