LOUKI (Pierre)

Dans la filiation d’un Georges Brassens (qui fut son ami et lui confia deux musiques pour habiller les paroles de Charlotte ou Sarah et Le cœur à l’automne), les chansons de Pierre Louki savent, dans un registre poétique, doser l’émotion (Sur l’arbre mort, Du coté de la rue des Saules), l’érotisme (Péché vé miel), le pittoresque (La môme aux boutons). Dans un autre genre la gravité sied à Cimetières militaires ou l’invention verbale à Au mariage des Levon Lecu. Deux chansons sortent du lot : La main du masseur se situe quelque part entre La valse à mille temps et Boby Lapointe, et la désopilante Les sardines renferme un enseignement moins loufoque qu’il n’y parait. La voix, un peu juste (“Il a moins de voix que de jambes”, selon l’intéressé), n’a pas permis, entre autres raisons, à ce répertoire d’atteindre un plus large public. Ni pour un chanteur plutôt reconnu pour la qualité de ses textes, de mettre parfois plus en valeur des mélodies dont certaines sont signées Brassens, Verger, Lai, Gainsbourg, Galliano, ou encore Bolling (ce dernier étant le compositeur de l’une des plus réussies, Le chant du trombone).