MARNAY (Eddy)

On ne pouvait difficilement mieux faire puisque la première chanson écrite par Eddy Marnay (en compagnie il est vrai de Léo Ferré), Les amants de Paris, entre dans le répertoire d’Édith Piaf en 1948. Ensuite la liste des interprètes ayant chanté ce prolifique parolier ne manque pas d’impressionner (un tel éclectisme laisse dubitatif, pour ne pas dire plus) : Henri Salvador (Si jolie), Renée Lebas (Tire l’aiguille), Yves Montand (Planter café), Lucienne Delyle (Java), Bourvil (Balade irlandaise), Nana Mouskouri (Couroucouroucoucou Paloma), Marie Laforêt (Manchester et Liverpool), Régine (Azzuro), Frida Boccara (Cent mille chansons), Claude François (Le mal aimé), Mireille Mathieu (Tous les enfants chantent avec moi), et Céline Dion, Serge Reggiani, etc. On garde pour la fin le meilleur de Marnay : celui de sa collaboration avec Michel Legrand. C’est un langage (le texte fondu dans la musique et réciproquement) que les deux compères inventent dans les deux premiers albums de Legrand (avec, parmi d’autres, Brûle pas tes doigts, Moi je suis là, Elle n’a elle n’a pas, Trombone saxo et cie : “Et que Marnay turbine / Et ça les contamine “), même si les plus classiques La valse des lilas et Les moulins de mon cœur s’avèrent davantage connues. Eddy Marnay avait ici bien du talent. Qu’il l’ait ainsi dispensé aux quatre vents est une autre histoire.