MITCHELL (Eddy)

L’ancien chanteur des Chaussettes noires commence une carrière solo en 1963. Reprenant dans un premier temps des classiques du rock’n’roll, Eddy Mitchell se partage ensuite entre des adaptations de succès anglo-américains (Fauché, Toujours un coin qui me rappelle) et des créations originales (Si tu n’étais pas mon frère, By by prêcheur, S’il n’en reste qu’un, Société anonyme). La rencontre du chanteur avec le compositeur et pianiste Pierre Papadiamandis inaugure une collaboration au long court. Sur des textes de Claude Moine (Eddy Mitchell), Papadiamandis écrit dans les années 1966-1968 les musiques de J’ai oublié de l’oublier, Seul, Je ne me retournerai pas, Le début de la fin, Alice, Je n’aime que toi. Il s’agit de la période la plus riche sur le plan musical de la carrière d’Eddy Mitchell : par delà leurs qualités mélodiques, les musiques de Papadiamandis, dans un registre blues-balade, mettent particulièrement en valeur la voix de l’interprète. On regrette cependant que pour Le début de la fin le texte de cette chanson ne soit pas à la hauteur de la fastueuse mélodie.

Après des années mi-figue mi-raisin (1969-1975), Eddy Mitchell aligne une série de succès qui vont constituer la base de son répertoire (Sur la route de Memphis, La fille du motel, La dernière séance, Il ne rentre pas ce soir, Couleur menthe à l’eau, Le cimetière des éléphants, toutes (à l’exception de la première) sur des musiques de Pierre Papadiamandis. Ici les textes (Claude Moine), dont les thématiques s’èquilibrent entre des chroniques de l’époque et l’évocation d’un certain passé, concourent à la qualité des chansons. Après quelques essais plus ou moins infructueux, musicalement parlant, Mitchell reviendra avec l’album “Rio Grande” (signalons la chanson titre, et Te perdre) à ce qu’il sait le mieux faire.