PAGANI (Herbert)

Au début des années soixante-dix Herbert Pagani sort deux disques ambitieux. Le premier, plus format chanson que le second, “Megalopolis” (qui se rapproche de la comédie musicale), comprend la polyphonique Concerto d’Italie, mais aussi Rouge Orange, La chanson de la jeunesse difficile, Des œufs du lard et des radis (“Courir le sac en bandoulière / A saute mouton sur les frontières / Bien entendu c’est formidable / Mais cett’ liberté-là mon frère / J’voudrais l’écrire dans la pierre / Pas sur le sable “). Herbert Pagani réussit à mixer un certain air du temps, postsoixanhuitard, avec un humanisme emprunt de générosité. Quant aux musiques, dont certaines ont pu être qualifiées “grandiloquentes” ou “emphatiques”, elles apportent cette touche d’italianité (entre l’opéra transalpin et la chanson populaire) sans laquelle le répertoire de Pagani ne serait pas ce qu’il est. Ensuite la carrière du chanteur devient plus convenue (on en excepte une Leçon de peinture, de belle facture). Son soutien apporté à Israël (Plaidoyer pour ma terre) contredisant quelque peu l’universalisme affiché dans les albums précédents.