RENARD (Colette)

Dans la seconde moitié des années cinquante, Colette Renard apporte la preuve que l’on peut encore concilier les mots “populaire” (pour la chanteuse) et “chanson de qualité” (pour son répertoire) : Ça c’est d’la musique, Zon zon zon, Mon homme est un vrai guignol. On y relève en bonne place une thématique qui a depuis une dizaine d’années avait quasiment disparue de la chanson, celle de la mer et des marins (Ils voulaient voir la mer, Marie la bleue, Tais toi Marseille, Le marin et la rose). Et puis Colette Renard reste l’interprète inégalée de la comédie musicale “Irma la douce”, dont les refrains écrits par Alexandre Breffort (et mis en musique par Marguerite Monnot) lui vont comme un gant. On retient principalement (en plus de la chanson titre), Ah ! dis donc et Avec les anges (“Y’a rien à s’dire / Y’a qu’à s’aimer / Y’a plus qu’à s’taire / Qu’à la fermer / Parce qu’au fond les phrases / ça fait tord à l’extase ), une chanson que Claude Nougaro reprendra dans l’un de ses derniers disques. Entre Piaf et, par exemple, une Catherine Sauvage, il y avait de la place pour une chanteuse de la trempe de Colette Renard. Cette interprète comme beaucoup d’autres fera les frais de la vague yé yé. Son nom va alors se trouver associé à un cycle de “chansons gaillardes et libertines”, dont elle exhumera avec bonheur une trentaine de titres.