ROSSI (Tino)

Malgré la présence au répertoire de Tino Rossi de quelques unes des compositions les plus célèbres de Vincent Scotto (Vieni vieni, Marinela, Tant qu’il y aura des étoiles, Tchi tchi) l’engouement - pour ne pas dire plus ! - qui s’empare du public, surtout féminin, vers le milieu des années trente étonne aujourd’hui. Le cinéma il est vrai amplifiait l’écho d’un Tino Rossi souverain dans le domaine du microsillon (la plus grosse vente de l’époque) ou sur les ondes des radios (les témoignages d’auditeurs écoutant “religieusement” Tino Rossi lors du passage de l’une ou l’autre de ses chansons ne manquent pas). La donne était en train de changer. Et la preuve faite que l’on pouvait dans ce nouveau contexte se retrouver tout en haut de l’échelle bien que privé de tout charisme sur une scène de music-hall.

Comme nombre de ses confrères, la guerre représente une période de transition pour Tino Rossi. En 1946 l’énorme succès de Petit papa Noël relance la machine. Tino Rossi va rester très populaire tout en gérant sa carrière en bon père de famille. C’est le temps des adaptations de Schubert, Gounod, Bizet, Mozart, des reprises de Paul Delmet ou du répertoire des chansons de Noël. D’aucuns affirmaient même que Tino Rossi chantait de mieux en mieux ! Le mythe prenait le pas sur la réalité.