SAPHO

Venue de la scène rock, Sapho enregistre en 1982 et 1983 deux disques qui attirent l’attention sur des titres comme Chaises de jardin, Rue de Lappe, et surtout Thatcher pour le premier, et Madame E (à savoir Madame Edwarda) pour le second : des chansons témoignant de la diversité d’un répertoire et de l’originalité d’une inspiration. En 1985 l’album “Passions, passons” souligne plus qu’auparavant les racines de la chanteuse (Sapho est née au Maroc et y a vécu durant son enfance) et la fait connaître d’un plus large public : Carmel, Methylène, Marrakech sont des succès. Le disque le plus abouti de la carrière de Sapho (“Jardin andalou”) poursuit l’exploration de cette veine arabo-andalouse. On y retrouve des titres créés précédemment sur la scène du Bataclan lors d’un album “live” (Sois plus radical, et l’emblématique Maman j’aime les voyous : “J’aime les gens ivres / Les infâmes / J’aime les gens libres “). Ce disque met en valeur textes (Les führers en fureur, Lorca) et musiques (Ta main, Just before death) de Sapho : le tout servi par les qualités vocales de la chanteuse. Dans cette carrière en dehors des sentiers battus, qui certes se poursuit au XXIe siècle, on se contentera de relever que la singularité de cette chanteuse atypique n’avait pas encore à la fin du XXe siècle été tout à fait reconnue à sa juste valeur.