SHELLER (William)

Compositeur arrangeur du tube My year is a day (les Irrésistibles) , puis orchestrateur de l’album “La Louve” (Barbara), William Sheller entame ensuite une carrière de chanteur avec un album sorti en 1975. L’un des titres, Rock n’ dollars, devient l’un des succès du moment. Dans ce disque d’une facture très “pop anglaise” (on remarque l’influence des Beatles versant Mac Cartney : Oncle Arthur et moi), une chanson comme Savez-vous apporte une autre indication : celle du bagage “classique” du compositeur (William Sheller est un ancien élève du Conservatoire). Un second album (Dans un vieux rock n’ roll, la chanson titre, joue la carte de la nostalgie) marche sur ces brisées. Les disques suivants installent Sheller parmi les rares représentants (avec Christophe et Manset) d’une pop française de qualité.

Dans l’album “Univers”, Sheller rappelle à ceux qui l’auraient oublié sa formation “classique” (Le nouveau monde). Cette tendance est encore plus présente avec le suivant, “Ailleurs” (en particulier le titre La tête brûlée). Puis William Sheller change complètement de registre en privilégiant la carte minimaliste (celle du piano-voix). Le seul morceau inédit de ce disque, Un homme heureux, remporte un grand succès et élargit sensiblement le public du chanteur. Changeant une nouvelle fois de genre, William Sheller sort l’album “Albion” : ici le son résolument rock (le chanteur ne renie pas ses anciennes amours, mais se réfère plutôt ici à Helker Selker). Il s’agit en tout cas d’une heureuse surprise conclue par une Parade à la Beach boys.

Sur le plan musical William Sheller figure parmi les artistes les plus talentueux du dernier quart de siècle. Son itinéraire, loin des sentiers balisés, démontre que l’on peut encore surprendre dans ce contexte régressif de chansons formatées ou d’interprètes gérant leur carrière en bons pères ou mères de familles.