SIMON (Yves)

Révélé par Les gauloises bleues, Yves Simon sort la même année (1973) un album où figurent Les bateaux du métro et Au pays des merveilles de Juliet (cette chanson, sur l’actrice Juliet Berto et compagnie, reste la plus connue et la plus réussie d’Yves Simon : “Dans la tire qui mène à Hollywood / Vous savez bien qu’il faut jouer des coudes / Les superstars et les petites filles de Marlène / Vous coinceront Juliet dans la nuit américaine ). Le disque sorti l’année suivante, puis les autres albums de la décennie 70 placent Yves Simon dans un second peloton (derrière Lavilliers, Souchon, Renaud et le second Higelin) parmi les auteurs-compositeurs-interprètes de premier plan apparus au début des années soixante-dix. Oscillant musicalement entre les sons “rock” et “folk”, les chansons d’Yves Simon vont plutôt chercher leurs références de l’autre coté de l’Atlantique (J’ai rêvé New York, Manhattan, Clo Story : “Elle avait chanté / Dans les USA / A New York et Tien Si / Mozart et Gershwin / Elle parlait souvent de Chicago ) ou à Paris (les brumes de Paris, Les héros de Barbès, Rue de la Huchette) : l’univers d’un jeune homme que l’on sait d’abord branché sur son époque, mais qui n’hésite pas le cas échéant à venir se plonger dans son enfance (Les jardins du casino).

Progressivement le chanteur va laisser la place au romancier. Yves Simon n’abandonne pas pour autant la chanson. Cependant les disques des années quatre-vingt, malgré un souci de renouvellement musical (que l’on peut d’ailleurs discuter), restent en deçà de ceux dont les chansons, durant la décennie précédente, savaient capter sur le mode de la chronique quelques uns des traits de l’époque. C’est ce que l’on retient surtout d’Yves Simon, et qui fait l’intérêt de son répertoire tout en en relevant les limites.