Une valse de 1937 (Pierre Philippe - Romain Didier)
Cette chanson interprétée par Jean Guidoni retrace avec un brio confondant et une virtuosité érudite le quotidien en 1937 de trois couples d’amoureux : à Suresnes (“Toi tu dis en te moquant qu’avec ma belle gapette / Je prends un drôle de genre voyou à la Gabin “), Moscou (“Oui la vie est belle comme le hurle le crieur / Ce gamin obstiné qui nous vend la Pravda “), Berlin (“Nous on devra se contenter de bières et de saucisses / Et de Zarah Leander dans la Habanera “). Une “mise à plat” dont l’apparente ambiguïté se trouve corrigée par un refrain qui s’enrichit d’éléments susceptibles de remettre en perspective le couplet précédent. Ce tour de force signé Pierre Philippe s’accompagne d’une forte impression de mélancolie, à la hauteur du tragique qui sourd derrière la description de ces quotidiens (la musique de Romain Didier n’y étant pas étrangère).