Vitrines (Léo Ferré)
N’était-elle pas prémonitoire, cette Vitrines de 1953, de longues années avant ce qu’il conviendra d’appeler la “société de consommation”, brocardée ici par Léo Ferré avec des bonheurs d’écriture : “Les vitrines de l’avenue / Font un vacarme dans les yeux / Des fois qu’ils en auraient trop vu “. Sans oublier la musique, soutenue par une orchestration (entre Kurt Weill et Maurice Jaubert) qui s’accorde à l’ironie et à la virulence du texte (“Le sang qui coul’ plein à la une / Et qui se caille aux mots croisés / “France Soir”, “Le Monde” et la fortune / Devant des mecs qu’ont pas bouffé “). Et puis, pour ne rien oublier, ne lisait-on pas pas sur les murs de Paris, en 1968 : “La vitrine appelle le pavé”. Une des meilleures chansons de Léo Ferré restée malheureusement méconnue.