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Y’a Mustapha (Bob Azzam & Eddie Barclay & Plomaritis)

En pleine guerre d’Algérie, Y’a Mustapha devient le tube de l’année 60. Et pourtant, plus orientalisant que cette chanson tu meurs ! Il ne parait pas certain que l’on retint Y’a Mustapha comme titre de cette chanson mais plutôt le “Chérie je t’aime, chérie je t’adore “ du refrain, qui se retrouva sur toutes les lèvres. Cette chanson comprend des parties chantées en français, en espagnol (“Como la salsa de pomodoro “), en arabe et même en anglais ! Les amateurs apprécieront les deux vers suivants : “Tu m’as lumé avec une allumette / Et tu m’as fait perdre la à à tête “. Qu’on se le dise : Bob Azzam est grand !



YVAIN (Maurice)

Ce compositeur, l’un des rois de l’opérette de l’entre-deux-guerres (on citera “Pas sur la bouche”) a composé de nombreuses chansons pour Mistinguett (Mon homme, En douce, La java, J’en ai marre, La belote), mais également pour Maurice Chevalier (C’est Paris !, Dites moi ma mère), Georges Milton (Pouet-pouet), Yvonne George (J’ai pas su y faire), Marianne Oswald (Jeu de massacre). Maurice Yvain composa aussi pour le cinéma : entre autres la musique du film “La belle équipe”, avec la chanson Quand on s’promène au bord de l’eau interprétée par Jean Gabin.



Z


Zangra (Jacques Brel)

Il y a du “Désert des tartares” ou du “Rivage des Syrtes” dans Zangra : “Je m’appelle Zangra et je suis Lieutenant / Au fort de Belonzio qui domine la plaine / D’où l’ennemi viendra qui me fera héros “. Il s’agit de l’une des plus grandes réussites de Jacques Brel. On l’explique par le texte, évidemment : sur le temps qui passe, l’attente, l’ennui et le ratage d’une vie. Mais aussi par un accompagnement musical qui s’accorde à ce point avec le texte que le piano durant les refrains change progressivement de rythme pour épouser le cours du temps.


ZARAÏ (Rika)

Le médiatique come back de Rika Zaraï vers le milieu des années 80 (celui du fameux “bain de siège”) venait après une période de vaches maigres pour la chanteuse. Cet ancien soldat de l’armée israélienne, révélée en France avec la version française de la musique du film “Exodus”, était devenue vers la fin des années 60 l’une des chanteuses les plus populaires de l’hexagone (Michael, Et pourtant, Casatschok, Alors je chante). Ce succès perdura au début des années 70 (Balapapa, Tante Agathe), puis l’étoile de Rika Zaraï déclinera progressivement jusqu’à la spectaculaire reconversion de la chanteuse dans le rayon des médecines naturelles.


ZEBDA

Au carrefour du rock, du raï et du rap, Zebda témoigne de l’étonnant dynamisme de la scène toulousaine en cette fin de siècle. On découvre ce groupe en 1992 avec l’album “L’arène des rumeurs”. Avec les Fabulous Trobadors Zebda renouvelle une “chanson engagée” qui avait pris comme un coup de vieux (même défendue par des interprètes “jeunes”) durant les années 80. Leur second disque (“Le bruit et l’odeur”) leur ouvre les portes de la notoriété avec le titre éponyme. Le dénommé Jacques Chirac, tout nouveau Président de la République française, et slameur à l’occasion, doit être associé à ce succès (puisque son déjà trop fameux discours d’Orléans est mis ici à contribution : “Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, et bien le travailleur français sur le palier il devient fou”). Dans leur troisième album, “Essence ordinaire” (sorti en 1998), Zebda se paye le luxe de remporter le trophée de la meilleure chanson de l’année aux Victoires de la musique avec Tombe la chemise. Le début d’une récupération ? On y répondra en citant un autre titre de ce disque : Je crois que ça va pas être possible. La suite au prochain siècle.