ANGE

Un premier album en 1972 (“Caricature”) attire l’attention sur le groupe Ange. L’audience du groupe s’élargit sensiblement avec le second disque, l’année suivante : “Le cimetière des arlequins”. On y remarque, outre la longue chanson-titre, une reprise de Ces gens làde Jacques Brel. Ange se situe sur le plan musical au carrefour de différentes tendances de la pop-music du moment (de Pink Flyod à Génésis en passant par King Krimson). Les textes (signés Christian Decamp, le chanteur) se signalent par leurs qualités poétiques.

Mais le meilleur reste à venir avec l’album “Au delà du délire” (Au delà du délire, Godevin le vilain, Les longues nuits d’Isaac), où Ange réussit une rare synthèse entre la tendance pop précédemment observée et une thématique musicale médiévale : les textes des chansons contribuant à l’évocation d’un univers explicitement moyenâgeux. A signaler aussi dans Si j’étais le messie la prestation vocale de Christian Decamp. Le disque suivant, “Émile Jacotey” cultive la même veine : Sur les traces des fées, Ode à Émile, Le nain de Stanislas (et son étonnant postlude orchestral). En 1976 “Sur les pas de Mambrun” clôt ce triptyque médiéval. Ange va poursuivre sa carrière durant les deux décennies à venir sans pour autant retrouver la singularité et la folie du milieu des années soixante-dix.