RITA MITSOUKO (Les)

Le succès rencontré par l’une des chansons de leur premier disque (Marcia Baïla) attire l’attention sur ce duo déjanté, décalé dans le monde du rock, et jouant sur le second degré (couple dans la vie, Catherine Ringer et Fred Chichin écrivent leurs chansons : à elle les textes, à lui les musiques). L’album suivant (“The No Comprendo, sorti en 1986), est à la hauteur de l’attente que suscite alors le groupe. Des titres tels que Les histoires d’A, Andy, Nuit d’ivresse, et surtout C’est comme ça popularisent ce disque (le clip de Jean-Baptiste Mondino sur C’est comme ça n’étant pas étranger à cet engouement).

L’album suivant (1988), “Marc et Robert”, étonne. On peut se demander si les Rita Mitsouko prennent à contre-pied le public ayant fait le succès de “The No Comprendo” ou si leur évolution musicale vers plus d’expérimentation et de sophistication se révèle somme toute logique (en en exceptant deux titres oubliables écrits et composés par Ron et Russel Mael). Coté réussite on signale Mondolino city et Le petit train. Le disque “Système D” marche sur ces brisées. Une chanson se détache, Y’a d’la haine (“On n’a pas que de l’amour, ça non / On n’a pas que de l’amour à revendre, ça oui ! Y’a d’la haine ). Un dernier album (“Cool Frénésie”), plus accessible, ne change pas véritablement la donne.

Ces cinq albums appartiennent-ils au rock ou à la chanson ? Les Rita Mitsouko à qui l’on promettait une carrière indexée en quelque sorte sur le succès de “The No Comprendo” ont pu dans une certaine mesure décevoir le public ayant plébiscité Marcia Baïla, C’est comme ça, Les histoires d’A et autre Andy. Mais n’était-ce pas la meilleure façon pour les Rita Mitsouko de se préserver en quelque sorte des pièges et des mirages du show business ? La question reste posée.